Haut de Caux - Rochers de Naye
Par JF Poilprêt
Introduction
Voici venu le 3e et dernier tronçon de mon défi “Montreux - Rochers de Naye”, le plus long et le plus difficile.
Je sais d’avance que ça ne sera pas une partie de plaisir. Jusqu’à présent, je n’ai fait que 3 randonnées cette année, la plus difficile étant Glion - Haut De Caux que j’ai faite à deux reprises, avec 490m de dénivelé positif sur 3km de distance. Cette fois-ci, je vais devoir affronter un dénivelé de 940m pour une distance de seulement 4,6km!
Je pense qu’il faut bien compter au moins 2h30 pour parcourir ce chemin, mais on verra bien à l’arrivée!
Cette fois-ci, je vais devoir randonner tout seul, mon épouse étant trop fatiguée pour m’accompagner aujourd’hui.
Synopsis
Date : | 28 août 2022 |
Itinéraire : | Haut de Caux - Rochers de Naye gare (alpages) |
Altitude : | 1972m |
Distance : | 4,6km |
Dénivelé : | +940m, -130m |
Durée : | 03:10 |
Difficulté : | difficile |
Tracé : | GPX |
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Préparation
Pour cette occasion (et les suivantes), j’ai acheté plusieurs équipements:
- batons de randonnée FORCLAZ MT500 avec embouts pour la randonnée
- 2 gourdes QUECHUA de 600ml en aluminium
- un sac à dos de 20L
- une mini trousse de secours
- un brassard pour le téléphone (marre de le sortir de la poche toutes les 10 minutes pour consulter la carte!)
En plus, comme la météo est clémente aujourd’hui, je m’équipe en fonction:
- short
- T-shirt
- casquette
- mes chaussures de randonnée LOWA mi-hautes déjà éprouvées à deux reprises cette année
- j’ai aussi pris un sweat-shirt dans le sac à dos car à près de 2000m, il ne va peut-être pas faire si chaud!
- sinon, du sucre et des coupe-faim
- j’ai également pris un sandwich vietnamien (j’adore ça) acheté la veille et passé au “air-fryer” le matin avant de partir (c’est meilleur comme ça)
Randonnée
J’ai pris le train de 07:32 pour Montreux, puis le train à crémaillère des Rochers de Naye à 08:19 pour Haut de Caux. Il est important de noter que cet arrêt n’est pas systématique et qu’il faut donc expressément demander au chauffeur de s’y arrêter (il faut aussi se placer en tête du train car seule une porte permet la descente en gare).
Une fois arrivé à Haut de Caux, à 08:46, je me prépare et commence à marcher sur la route goudronnée vers 8h55, la “Route des Raveyres”.
Cette route est assez facile (peu de pente) et plaisante: quelques chalets ici et là, des arbres, les talus de la montagne de part et d’autre et quelques jolis points de vue.

Route des Raveyres et vue sur le relais des Rochers de Naye
Environ 500m plus loin, la route goudronnée fait place à un chemin de graviers, assez large, toujours avec une légère pente.

Chemin de graviers
Après 600m sur ce même chemin, nous arrivons au lieu-dit “Le Liboson” qui offre un superbe parking pour une ou deux voitures (et c’est largement suffisant, on n’a franchement pas envie de voir débouler des 4x4 à profusion dans ce coin!)

Parking du Liboson
C’est à cet endroit qu’il faut bifurquer et ne pas continuer sur le chemin principal, mais revenir en arrière sur un tout petit chemin beaucoup plus pentu.
Petit chemin qui grimpe sec

Petit sentier que je viens de monter
À partir de ce moment la difficulté commence à augmenter, 200m plus loin j’arrive à l’alpage. Le chemin est fait de terre et de graviers, avec de gros rochers de part et d’autre.

Chemin conduisant à travers l'alpage
Un petit coup d’œil sur la droite et je vois quelques vaches sur le chemin (je les entends aussi), en train de paître.

Vue sur l'alpage avec quelques vaches
Le sentier en zigzags à travers l’alpage n’est pas simple: non seulement il y a de la pente, mais en plus il faut éviter la bouse laissée un peu partout par les bovins dont c’est le territoire.
À ce propos, il faut raconter qu’à un moment je me suis trouvé face à une vache plantée au milieu du chemin, je dois dire que je ne brillais pas, j’ai essayé de lui parler doucement pour qu’elle comprenne que je voulais juste passer, en me protégeant par avance avec mes batons, sait-on jamais ; mais elle ne le voyait pas de cet œil-là, à un moment elle a même tenté de prendre mon baton avec une corne, j’ai un peu haussé le ton, et enlevé mon baton puis me suis hâté de passer derrière elle, je dois dire que je la menais pas large à ce moment!
Heureusement, elle n’a pas bougé et j’ai donc pu continuer mon chemin “tranquille”.

Toujours sur le sentier de l'alpage
20 minutes plus tard, j’ai fini la traversée de l’alpage et j’arrive maintenant près d’un pierrier qui s’annonce épique.

Vue en arrière sur l'alpage
C’est maintenant que la véritable difficulté va commencer: ce pierrier est fait de pierres de toutes tailles, très instable car la terre sur laquelle elles reposent est très humide. Il y a très peu de pierres vraiment bien scellées dans le sol.
La pente aussi est forte, ce qui met les jambes et les articulations à rude épreuve. Même en pause pendant la montée, on est obligé de forcer sur ses appuis pour être sûr de ne pas perdre l’équilibre.
Après 300m, l’épreuve paraît terminée, mais en fait non, il y a alors une énorme pente à travers les herbes et sur une terre meuble avec beaucoup de pierres, tout en petit zigzags, sur encore près de 300m!
C’est sur cette partie très compliquée que je suis content d’avoir des batons! Cela me paraît indispensable ici.
Étant donnée la difficulté du terrain, je n’ai pas eu l’occasion de prendre beaucoup de photos, peut-être une prochaine fois.

Dernière boucle avant un peu de repos
Sur les 50m qui suivent, la pente s’est nettement adoucie (quasiment à l’horizontale) ce qui me permet d’arriver au lieu-dit “Le Sautodoz” qui est une vraie récompense à ce que je viens d’endurer:
- il y a une table et des bancs pour se reposer (voire manger),
- une sorte de pyramide de pierres (environ 3m de haut)
- et surtout un paysage à couper le souffle!
Malheureusement les nuages se sont levés et le panorama est quelque peu affecté, c’est bien dommage.

Vue panoramique depuis la plateforme du Sautodoz

La pyramide de pierres de Sautodoz
Je profite de l’endroit pour me reposer (mes jambes en ont bien besoin) une dizaine de minutes, avant de repartir.
Ce qui m’attends (je ne le sais pas encore) va m’anéantir jusqu’à l’arrivée, sur les premières portions du chemin à venir certaines pentes sont à 30% 😩. C’est moins que ce que j’ai affronté juste avant, mais avec l’état de mes jambes ce sera trop.
En effet, je vais parcourir les prochains 600m en pas moins de 40 minutes! La plupart du chemin est fait de terre dure et de gros cailloux.Comme je ne sentais plus mes jambes à ce moment-là, j’ai dû m’arrêter environ tous les 50m et m’asseoir sur le premier rocher qui se présentait pour repartir après plusieurs minutes de pause. J’ai bien cru que je n’y arriverais jamais.
Je n’ai aucune photo de cette partie car j’avais l’esprit sur mes douleurs.
J’ai fini par arriver à la dernière ascension, plus facile, vers les Rochers de Naye.

La dernière ascension avant la fin
De là, il ne reste que 100m de montée raisonnable, comme je savais que derrière, c’était fini, ça m’a redonné le courage de finir, pour arriver finalement à la gare des Rochers de Naye.

Hôtel-Restaurant des Rochers de Naye, attenant à la gare
Dans l’état où je suis, le sommet ne sera pas pour aujourd’hui, je ne sens plus mes jambes, je suis complètement claqué, je n’ai qu’une envie : rentrer immédiatement et tranquillement.
Je ne prendrai même pas la peine de manger mon sandwich, la fatigue m’a enlevé la faim.
Il est 12:07, ça tombe bien, le train de retour part à 12:12, il arrive juste en gare.
Je prends mon billet de retour (sur l’appli CFF de mon téléphone) puis m’installe tranquillement. J’appelle mon épouse et lui demande de venir me chercher à la gare de Renens car je serai incapable de faire à pieds les 800m jusqu’à la maison!
Conclusion
Que ce fut long et très difficile, la pire expérience sportive de ma vie à ce jour. Je sais que pour mon défi Montreux - Rochers de Naye, je vais devoir m’entraîner beaucoup plus et je ne pourrai clairement pas le réaliser cette année 😢.
Il m’a quand même fallu quelques jours pour récupérer de cette “expérience”.
Je suis quand même content de mes batons, je ne sais pas si j’y serais arrivé sans.
Par contre, le brassard pour téléphone ne sert à rien, impossible de suivre le trajet avec, je vais l’abandonner. Tout comme le sac à dos de 20L, beaucoup trop gros pour mes besoins (courte randonnée).